En ces temps de questionnements et de débats sur notre Sécurité Sociale, il est peut être instructif de se pencher sur l’origine de cette institution fondée avant tout sur la notion de solidarité.

Quelle est donc l’origine de la Sécurité Sociale ?

Dès l’antiquité on trouve des initiatives par métier, par corporation, par quartier, animées par un souci d’entraide face à la maladie.
Au Moyen-Âge, tandis que l’Église détient le monopole de l’assistance aux pauvres, la solidarité s’exerce entre les hommes d’une même corporation comme chez les Compagnons grâce à une caisse commune de secours.

Et si en 1793, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen décrète que “La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister”, ce sont pourtant des structures, longtemps clandestines, comme les sociétés de secours mutuels, qui assureront une assistance en échange de cotisations.

Il faudra attendre la fin du XIX° siècle, où les mutations qu’engendre la révolution industrielle ne permettent plus à la bienfaisance, au mécénat et à la philanthropie d’assurer une assistance suffisante, pour voir se mettre en place en Allemagne un système d’état d’assurances sociales obligatoires.
L’Allemagne sera suivie dans cette démarche par l’Angleterre durant la seconde guerre mondiale.

A l’issue de celle-ci la France adoptera, pour la création de sa sécurité sociale, un modèle solidaire et redistributif, alliant protection universelle et gestion par les partenaires sociaux, hybride des modèles de ses deux voisins.
Ce système respecte les solidarités déjà en place tout en assurant une couverture minimale pour tous.

C’est la naissance de notre Sécurité Sociale.

Alors si son financement aujourd’hui est discutable et discuté, il ne faut pas perdre de vue les valeurs de solidarité qui ont amené à sa création.